Problématique des médias en RDC
La désinformation les fait déjà tout gagner, même les échecs à venir
Les données évolueraient rapidement. Selon le journal en ligne Congo Indépendant, « De l’avis général, " Vital" ne serait plus en odeur de sainteté auprès du « raïs » après ses multiples coups de gueule notamment dans les pages de l’hebdomadaire parisien " Jeune Afrique"». Et de poser cette question : « la psychose du crash aérien va-t-elle supplanter celle de l’empoisonnement qui s’est emparée du microcosme politique kinois au lendemain de la disparition de deux éminents membres du premier cercle du pouvoir kabiliste? » En effet, les deux ténors du PPRD se seraient sortis miraculeusement de deux incidents aériens un peu semblables. A Goma, c’est Vital Kamerhe qui aurait échappé à la mort à cause de problèmes à l’ atterrissage sur une piste trempée et ne disposant plus de sa longueur utile. A Lubumbashi, c’est Moïse Katumbi qui aurait également échappé à la mort, toujours à l’ atterrissage, à cause d’ un incident technique qui avait été maîtrisé.
Pour le journal L’Avenir, « cet accident raté grâce à la bénédiction du Très Haut vient de relancer la polémique sur le destin de cet homme d’Etat exceptionnel qu’est Moise Katumbi. Ses actions d’éclat qui le mettent en première ligne du décollage économique de la RDC, ne peuvent pas ne pas susciter des remous parmi les envieux ; lui-même a reconnu que au sein même de sa famille politique il existe des gens prêts à l’immoler sur l’autel de la jalousie politique ». Et le journal Le Potentiel d’ enchaîner : « Pour ceux qui soutiennent le gouverneur du Katanga, ce serait une nouvelle tentative d’empêcher ce dernier à accomplir son mandat. Et surtout saboter les actions déjà entreprises pour la réalisation des cinq chantiers du chef de l’Etat dans la province du cuivre ». Dans le même registre, le journal La Prospérité souligne que « les réalisations de Moïse Katumbi ont franchi les frontières du Katanga. Partout au pays, on parle de lui comme le modèle que ses collègues doivent imiter. La jeunesse de chaque province aimerait avoir son Moïse ».
Le journal Le Soft reconnaît à l’ actif de Katumbi « moult œuvres sociales. Nul doute c’est l’homme proche de la population par excellence. Mais à l’inverse, il est un personnage contrasté. Certains pensent que le gouverneur agit par intuition et ne pèse pas toujours les conséquences de ses mesures économiques. Et on rappelle la tragédie de la Gécamines consécutives à des mesures "irresponsables" du couple Kyungu-Nguz ». Un homme d’ affaires s’étonne : « Les organisations professionnelles sont empressées à combattre la moindre atteinte à l’ intégrité du premier journaliste venu. Mais on ne s’ occupe pas de la désinformation en marche. On sait que tous ces articles élogieux sont inspirés, soufflés et payés ». L’ encyclopédie en ligne Wikipedia confirme ce qui n’ a pas changé sous le ciel tropical : « Le journalisme en République démocratique du Congo reste extrêmement tributaire de la pratique du « coupage », à savoir le paiement des journalistes pour l'écriture des articles par ceux dont ils sont l' objet ». Ceci invite à davantage de vigilance envers les médias et les personnages médiatisés.
En effet et à moins de faire de la désinformation et d’ accepter d’ être manipulés, « comment peut-on attribuer à Katumbi un bilan définitif après quatre mois seulement? Il n’ a même pas commencé à travailler réellement. A-t-on déjà oublié qu’ on ne veut plus de mobutisme ? A-t-on perdu de vue que Mobutu avait été loué et adoré, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, pour laisser un héritage de misère et explosif ?Les attentes des populations sont réelles, elles font le lit de la naïveté, de la démagogie et de la mauvaise gouvernance. On ne peut laisser s’ installer de la pollution médiatique ni l’ illusion que des faiseurs de miracles sont aux commandes du Pays ou des provinces ». Voilà pour le vœu. Mais ceux qui ont gagné à la démocratie agiraient déjà et intentionnellement en installant dans les esprits qu’ ils ont déjà réussi leurs chantiers, et que s’ ils ratent, ce sera parce qu’ils auront été sabotés. (A SUIVRE)