Sabotage inespéré d' un avion d' acquisition inexpliquée

Publié le par Pio Kabengele

Réalité de la désinformation en marche:

Le jet de Katumbi aurait été saboté !
 
Moïse Katumbi, le très médiatisé gouverneur du Katanga se fait passer pour un magicien qui sortirait  de son chapeau des billets de dollars comme des lapins, pour ensuite les distribuer comme des petits pains. Même Jésus, faiseur de miracles, n’ avait pas fait autant. L’ homme aurait-il également des dons divinatoires pour prédire à deux jours d’ intervalle qu’ il serait victime d’ une tentative d’ attentat?  La concrétisation d’ une telle prédiction et son impact médiatique l’ investiraient-ils aussi de pouvoirs pour conduire le peuple sur le chemin menant de l’Egypte mobutiste et kabiliste à la Terre Promise de la reconstruction et du développement durable ?
 
Dans un article qu’ il ne lui aurait pas déplu d’ inspirer, le journal Le Potentiel a annoncé en effet que « le gouverneur du Katanga craindrait d’embarquer à bord de son jet privé tant il s’imagine qu’au vu de la haine que certains milieux politiques lui voue, tout pourrait lui arriver ». On s’ attendait donc à ce que l’ homme retourne à l’ humiliation de voyager dans les avions de ligne, avec et comme tout le monde, afin de conjurer les menaces diaboliques que lui vaudrait la bataille autour de la retenue des 40% de recettes par les provinces. Le Katanga menait la résistance, parce que à l’ échéance du premier septembre, la riche province faillirait à honorer des engagements financiers qui n’ ont pas attendu que les caisses  soient, comme il se doit dans la gestion administrative, remplies au préalable.
 
Cette bataille est maintenant finie. Il n’ y aura pas de 40% au début de septembre, suite à un « accord selon lequel l’application de cette disposition constitutionnelle interviendra à partir du 1er janvier 2008. Le temps de disposer des textes législatifs sur la Décentralisation et les finances publiques ». Voilà que non seulement Katumbi a commis l’ imprudence de continuer à larguer ses contradicteurs en continuant à utiliser son jet privé, mais il a pris un vol de nuit, pour son  retour de Kinshasa. Arrivé au dessus de Lubumbashi, l’ avion du nouveau riche a eu un incident technique suffisamment grave qu’ il a fait craindre pour la vie des passagers. L’ aéronef a été dévié sur un pays limitrophe où des équipes de sauvetage mieux outillées ont été mises en alerte, et sont intervenues. Le gouverneur s’ en est tiré sain et sauf. L’ échec du bras de fer engagé avec Kinshasa est devenu comme une victoire inespérée grâce à la survie du héros et guide du Katanga, après sa victimisation habile.
 
Cet épisode sur les avions privés pourrait interroger la fortune soudaine d’ un important acteur politique et l’ impact de cet argent sur l’équilibre des institutions. On se souviendra que Bemba Saolona, quoique homme d’ affaires réputé et respecté, avait lui aussi acheté un jet Challenger. Le premier ministre Kengo Wa Ndondo avait initié une enquête qui mena le richissime à pousser une complainte contre « le terrorisme fiscal ». Le Potentiel qui a révélé, entre les lignes, que Katumbi venait d’ acquérir un jet privé, a estimé la chose naturelle, et titrer le nouveau slogan de Katumbi : « Je ne suis pas un politicien de carrière ». Mais Géronte des Fourberies de Scapin de Molière aurait dit du politicien en herbe : que diable allait-il faire dans cette galère?
 
Un analyste politique rencontré dans les coulisses des négociations des 40% rappelle que : «  le Chef de l’ Etat et les ministres du gouvernement central doivent déclarer leur patrimoine avant d’ entrer en fonctions. S’ ils ne le font pas dans les délais, ils sont réputés démissionnaires. La Constitution ne prévoit pas la même obligation pour les gouverneurs. Leur sort est néanmoins réglementé par un texte de 2002. Les gouverneurs, comme tous les fonctionnaires, les magistrats et les mandataires publics doivent déclarer leurs biens et fortunes à la prise et à la cessation des fonctions. Mais tous ces gouverneurs ne disent pas qu’ ils l’ ont fait. Ils sont poursuivables».
 
Moïse Katumbi, en particulier, s’était engagé bruyamment à augmenter la capacité d’accueil de la prison de Kasapa,  qui est le Makala du Katanga. Le journal Le Soft s’ en était étonné et lui avait demandé: « pourquoi ne pas positiver et dire: " je vais détruire Kasapa, parce que sous mon mandat, par une action de pédagogie, étant populaire moi-même, les gens vont m’écouter et respecter la loi et l’État, et il n’y aura pas de prisonniers». Ce à quoi le gouverneur a répondu que c’est  « bien sûr pour les hommes d’affaires malhonnêtes.  Si la population vit dans la misère, c’est à cause de nous hommes d’affaires. Que ce soit avec moi ou avec un autre, la corruption va continuer. Il y aura toujours des malhonnêtes ». L’ ordre des priorités pour les enquêtes et l’ emprisonnement n’est pas encore fixé.
 
P. Kabengele

Publié dans congo

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article