Les porteurs de la mission de l' AFDL

Lorsque Laurent Désiré Kabila est agressé le 16 janvier 2001, on fait croire à toute la population qu’ il avait été touché et blessé. Pendant deux jours, on a affirmé qu’ on l’ avait évacué pour des soins médicaux au Zimbabwe. Puis on annonça que le décès était survenu à Harare le 17 janvier. Depuis 2002, le discours changea avec les commémorations du décès survenu au moment de l’ agression, le 16 janvier. On n’ a donné au peuple aucune explication sur ce changement de dates. On n’ a jamais expliqué la macabre mise en scène avec l’ évacuation et  le  rapatriement d’ un cadavre.

Toutefois, l’ histoire retiendra que Mzee Kabila est mort comme il avait régné, c’ est à dire, dans le mensonge.  Il avait annoncé et fini par faire croire qu’il avait porté la libération du peuple congolais de la dictature de Mobutu.

On le remercie encore d’ avoir écarté le premier dictateur. On oublie qu’ il a été lui même un potentat. On répète à qui veut l' entendre qu' il faut faire sienne sa devise " NE JAMAIS TRAHIR LE CONGO!". 

On devrait mieux réaliser le prix de la libération kabiliste et ce que cela continue à coûter au pays.  On parle des accords secrets de Lemera par lesquels Mzee avait promis sinon une partie du territoire, du moins un remboursement des coûts de l’ opération militaire rwandaise en avantages en ressources naturelles et en leadership en Afrique Centrale.

Les kabilistes osent parler d’ habileté politique d’ un Mzee Kabila qui aurait bluffé. A ce propos, le quotidien kinois, Le Potentiel, a écrit dans sa livraison du jeudi 28 novembre 2013 que, la fin justifiant les moyens, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) a mis fin, le 17 mai 1997, à 32 ans de règne de Mobutu. Mais, « chassez le naturel, il revient au galop », prévient un autre adage. Car l’arrivée de l’AFDL a ouvert la voie à l’éclosion d’une série de rébellions dans la région des Grands Lacs, et ce, jusqu’à la création, en avril 2012, du Mouvement du 23 mars (M23), né, comme d’autres auparavant, sur les cendres de l’AFDL.L’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo a survécu jusqu’à ce que le M23 connaisse un revers dans sa dernière aventure militaire. La déroute imposée aux éléments du M23 consacre donc la fin d’une époque - celle de l’AFDL.

Bref, Mzee Kabila à qui on colle la devise de "NE JAMAIS TRAHIR LE CONGO" a été l' artisan de la plus grande trahison de l' histoire nationale.

Kabila avait reçu une mission pour le compte du Rwanda. Ses engagements avec le Rwanda ont-ils cessé? On peut et on doit se poser la question. On ne peut pas commémorer Mzee Kabila sans prendre des distances avec son héritage de relations douteuses et coupables avec le Rwanda, sans le rendre responsable de complicité des millions de morts que continuent à causer son aventure.

On ne peut oublier que Mzee Kabila est venu avec, dans ses bagages, Joseph Kabila.  Celui-ci était aussi de l’ AFDL. A ce jour, on n’ a jamais entendu Joseph Kabila dénoncer cela.  De là à dire que la mission commandée par le rwandais Paul Kagame continue, il n’ y a qu’ un pas que d’ aucuns franchiraient.

Willy N.